Vanessa Pilon et Marie-Philippe Jean, au Maroc pour le Trophée Rose des sables !
Par Catherine Beauchamp
Publié le 24 octobre 2017
Thématiques: girlpower
Le Tapis Rose s'est transporté jusqu'au Maroc tout récemment pour assister à l'arrivée de la compétition du Trophée Rose des Sables. La philosophie du Trophée consiste à permettre à chaque femme d’accéder à une compétition internationale dotée d’une forte dimension humaine, tout en participant à une action d’entraide entre les peuples en acheminant des dons à destination des enfants défavorisés..
Catherine s'est entretenue avec Vanessa Pilon et Marie-Philippe Jean, au coeur de Marrakech, toutes deux ambassadrices de l'événement cette année!
Catherine : Bonjour les filles! Qu'est-ce que ça représentait pour vous d'endosser le rôle d'ambassadrice et porte-parole de Rose des Sables et pourquoi c'était si important?
Vanessa : Beaucoup de choses! (Rire) Autant le dépassement de soi, la solidarité entre les femmes et toutes les valeurs qui nous rejoignaient. Mais perso, j'ai vraiment un intérêt particulier pour les chars! Je sais que ce n'est habituellement pas un univers féminin, puisqu'on se fait toujours dire que les femmes sont mauvaises avec tout ce qui est mécanique et automobile, mais ça m'intéresse vraiment et de voir les filles se dire « Je ne connais pas ça, mais je vais y aller quand même et je vais le faire! » c'est vraiment inspirant. [...] C'est vraiment ça que je retiens du Trophée : On est capable! Au final, ça ne change pas le monde ce qu'il se passe dans le désert, mais c'est tout ce qu'on apprend dans cette expérience qui fait toute la différence. [...] Ça me fait grandir, moi aussi!
Marie-Philippe : Le thème de la sororité revient souvent dans la vie de Vanessa et moi. Je la considère comme ma soeur, si on veut. Et Rose des Sables me permettait de voir de mes propres yeux ce dont je parle depuis maintenant cinq ans via Chic Tonic ou mes différents projets. Je parle souvent du fait que chaque expérience - et non échec - est une redirection vers quelque chose d'autre et l'importance / l'impact de se dépasser! Lorsque Vanessa m'a invitée, j'ai su que c'était la parfaite occasion pour voir des femmes découvrir leur potentiel et voir leur changement de comportement face à leur potentiel.
Catherine : Justement, vous êtes allées sur le terrain? Vous avez vu ce genre de changement de comportement et cette confiance en soi que les femmes gagnent?
Vanessa : Oui, on les a croisé juste avant qu'elles partent à l'épreuve du marathon, qui est la plus dure! On a soupé avec elles la veille et elles avaient peur, c'est fou!
Marie-Philippe : Elles étaient vraiment dans leur tête.
Vanessa : C'était notre premier contact avec elles et je me suis dit « Crime, ça n'a pas l'air l'fun finalement!» mais c'est juste qu'elles appréhendaient vraiment. On les a recroisées deux jours après et c'était le jour et la nuit! C'est fou comment c'est à l'intérieur de soi, ce pouvoir là! C'est ça que les filles disent aussi : On repart d'ici et on dirait que tout est possible! Il y a tellement de femmes qui font de gros changements dans leur vie après, parce qu'elles se rendent compte qu'elles peuvent être plus fortes que ce qu'elles pensaient. [...] Les limites, on se les imposent souvent par nous-même.
Marie-Philippe : C'était vraiment fascinant de voir le changement. Avant la course elles avaient le regard gris, les épaules rondes et une certaine peur. Et à la fin, le regard haut, le gros sourire et une fière allure. Pourtant elles n'avaient pas un beau brushing ou quoi que ce soit, mais ce n'était pas ça qui faisait qu'elles étaient belles et qu'elles étaient pleines de confiance. Elles débordaient de confiance!
Vanessa : Le fait de décrocher aussi des réseaux sociaux et tout, ça fait du bien. On n'accorde pas autant d'importance à l'apparence, non plus. Il n'y a pas vraiment de gens qui prennent le temps dans les dunes de poster sur Instagram. Ce n'est pas ça le trip! On se croise dans le désert et c'est tellement la dernière affaire à laquelle on pense, l'importance de notre apparence. On ne se dit pas « Hey, beau casque! » (rire)
Marie-Philippe : C'est une raison de plus de le faire en 2017-2018!
Catherine : Vous, le feriez-vous le défi?
MP : Hier, j'ai croisé deux femmes que c'était la première fois qu'elles le faisaient et elles disaient qu'elles avaient vraiment été déconnectées de la réalité. Sans leur téléphone et tout, une disait « Je n'avais d'autre choix que de vivre dans le moment présent! Ça se peut qu'on se perde à tout moment, donc je ne peux pas me permettre d'être mentalement ailleurs. » Pendant une semaine, tu es dans le moment présent. Le passé, il faut que tu passes à autre chose. Et tu ne peux pas penser au futur non plus. [...] C'est une des raisons pourquoi j'embarquerais dans le défi : Cet exercice de présence et de déconnexion totale de tout ce qu'on fait normalement quotidiennement.
Vanessa : Mais ça fait peur, en même temps! L'an dernier, je n'ai pas pu à cause d'un tournage et j'étais presque soulagée de ne pas pouvoir le faire. Je me disais « Ah, on va remettre ça à l'année prochaine! ». C'est un défi en soi, c'est quelque chose d'impressionnant!
Catherine : Tu ne peux pas abandonner en cours de route! Quand tu commences, faut que tu termines.
Les deux : Exactement!
Vanessa : Il y a aussi le fait de se sentir supporter par des gens, qui est impressionnant. Les filles parlent souvent de leur chum, leur famille et collègues de travail qui les encouragent. Beaucoup de gens les ont encouragées financièrement aussi et
Catherine : Vous considérez-vous comme des filles dans la vingtaine avec une bonne confiance en vous?
Vanessa : Non! Je suis ma pire ennemie dans la vie, je me freine. Les gens me donnent des rôles dans la vie et j'ai souvent le syndrome de l'imposteur! Mais de moins en moins, je travaille beaucoup là-dessus. Juste hier, quand j'allais remettre un prix ; avant je m'aurais dit « Ben voyons, je vais aller parler devant des gens? » Je me juge, je me regarde de l'extérieur. C'est un combat de tous les jours. C'est un apprentissage de tous les instants. C'est souvent ça lorsque tu es devant la lumière, mise de l'avant. On dit Fake it until you make it et c'est souvent ça pour moi.
Catherine : Pourtant, hier tu avais l'air d'avoir pleinement confiance en toi en remettant le prix!
MP : C'est parce que tu ne l'as pas vu deux minutes avant. Elle était hyper stressée.
[...]
Vanessa : De voir des filles qui traversent le même genre de choses que moi, ça me fait du bien. Ça me fait du bien d'en parler, aussi. C'est beau, de parler de cette vulnérabilité. Ce n'est pas évident pour personne, je crois. On peut tu en parler? C'est un peu tout ça, aussi, l'estime de soi. Ça se déboulonne et je crois qu'on avance lorsqu'on s'en parle. On a les mêmes insécurités, c'est humain tout ça.
MP : D'avantage important pour une personnalité publique comme toi. Les gens se disent souvent que tu as l'air d'avoir vraiment confiance en toi alors c'est d'autant plus important que tu en parles comme ça. Pour ma part, c'est une espèce de dualité à l'intérieur de moi. Je suis aussi ma pire ennemie. Tous les jours, il y a des choses que je me dis que je ne dirais jamais à personne, mais j'accepte de me le dire. Je suis extrêmement dure envers moi-même. Mais d'un autre côté, j'ai confiance que je vais faire tout ce que je veux faire. J'ai confiance en mon potentiel, beaucoup. J'ai beaucoup de travaille à faire, par rapport à moi, mais c'est pas vague je crois. Ce sont des phases. Mais plus j'en parle, plus je reçois des messages de femmes qui se sentent pareil et plus on se sent fortes ensemble.
Catherine : Merci les filles!